Aujourd’hui, le marché regorge de produits issus de la transformation industrielle. Et la plupart de ces produits ont été cultivés et transformés localement. Sachant qu’ils répondent aux critères de distances, peut-on les considérer comme des produits locaux ?

D’abord qu’appelle-t-on produit local ?

Dans l’entendement populaire, l’expression « produit local » désigne tout produit issu du circuit court, c’est-à-dire dans les fermes et autres exploitations agricoles de proximité. Dans ce sens, consommer local veut dire manger les produits achetés directement chez le producteur. Ils peuvent provenir des animaux (œufs, viandes, produits laitiers, etc.) ou des végétaux (fruits, légumes, céréales, etc.).

Une autre acception de « produit local » est un produit issu de votre région. Quelle que soit la distance qui sépare le consommateur et le producteur, du moment que l’aliment est produit dans la région, c’est du local. L’aspect géographique est donc pris en compte dans ce sens.

Enfin, les locavores considèrent comme locaux les fruits et légumes produits dans un rayon de 200 km environ. Cependant, ils doivent être des aliments non transformés et de saison, car le mouvement vise à contribuer au développement durable.

Qu’est-ce qu’un produit de nature industrielle ?

Un produit de nature industrielle, comme son nom l’indique, est un aliment dont la vente nécessite une transformation et un certain conditionnement respectant les normes de l’industrie agroalimentaire.

Par exemple, le riz, les fruits, les légumes du producteur vont subir une transformation chimique qui va impliquer l’usage de colorants, d’exhausteurs de goûts et de conservateurs. Ces additifs permettront de rendre le produit fini beaucoup plus frais, mais moins pur malheureusement.

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L’objectif est clair : transformer pour stocker le plus longtemps possible. En effet, la durée de validité du produit impacte directement le chiffre d’affaires espéré par les industries. En outre, la transformation permet d’améliorer la texture et le goût des aliments.

Il existe deux types de produits de nature industrielle : les produits peu transformés et les produits ultras transformés.

Les produits peu transformés

Ce sont les produits naturels qui n’ont subi aucun ajout de produits chimiques. Leur seule différence avec les produits non transformés, c’est qu’ils ont suivi un traitement visant à augmenter leur longévité : tri, lavage, broyage, congélation, etc. Malgré tout, ils restent des produits 100 % naturels.

Les produits ultras transformés

Quant aux produits ultras transformés, ce sont les véritables produits industriels. Puisqu’on vise à produire beaucoup pour mieux vendre, on ajoute des substances pour produire en grande quantité, et ce, à partir de peu de matière première. De plus, on ajoute des ingrédients afin d’imiter le goût naturel, avec ou sans les nutriments. Ce sont les aliments tels que les biscuits, les pizzas, les saucisses, les sodas, etc.

Les produits de nature industrielle sont-ils des produits locaux ?

Si l’on part du principe que « produit local » renvoi au produit du territoire, dans ce cas, on peut dire que les produits industriels sont aussi des produits locaux, puisqu’ils répondent aux critères de distances

Mais nous avons vu que le terme signifie dans l’imaginaire commun un produit issu du circuit court. En effet, aujourd’hui, de nombreux couples veulent avoir un contrôle sur ce qui se trouve dans leurs assiettes et dans celles de leurs enfants. Ils décident donc de ne manger que des produits achetés directement chez le producteur.

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L’idée ici, c’est de bénéficier d’aliments frais, naturels, de qualité et qui n’ont subi aucune transformation, et ce, dans un souci de préserver leur santé. Pour ces familles, le produit local, c’est le produit naturel, ni plus ni moins.

Quant aux locavores, ils ont un double objectif. D’abord, manger des aliments naturels, bios et de saison et ensuite faire un geste envers l’environnement. Cette philosophie s’oppose complètement avec ce que l’on appelle aujourd’hui produit de nature industrielle. En effet, les produits transformés sont ceux qui causent le plus de mal à la planète. Ils génèrent chaque année une grande quantité de déchets plastiques. En effet, les produits transformés sont souvent mis dans des emballages en plastique. Logique, puisqu’on vise à les conserver le plus longtemps possible. Qui plus est, ces plastiques ne sont pas tous recyclables, d’autant plus que la plupart d’entre eux sont fabriqués à partir d’hydrocarbure (moins cher).

Conclusion

Consommer local, manger local, produit local, tous ces termes renvoient, dans le sens commun, à la revalorisation des aliments issus du circuit court, c’est-à-dire des producteurs. Les avantages d’une telle habitude de consommation sont légion. Ils sont d’ordre économique, écologique et sanitaire. La plupart des gens qui préfèrent les produits locaux sont justement des familles qui veulent éviter la nourriture industrielle.

En conclusion, un produit de nature industrielle, même s’il respecte les normes de distances, ne peut pas être considéré comme un produit local dans le sens courant du terme. Cependant, si on donne à « produit local » le sens de « produit du pays » alors, on peut parler de produit industriel local.

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