Le marché bio ne cesse de croître à travers le monde. L’agriculture biologique a fait un bond ces dernières décennies. En Europe, Amérique, Asie, Océanie ou encore Afrique, les surfaces de productions de fruits et légumes bio augmentent chaque année. Les acheteurs sont de plus en plus nombreux à consommer des produits estampillés bio que ce soit de la nourriture, des vêtements ou encore des cosmétiques. Les jeunes font notamment partie des consommateurs réguliers de produits bio. Ces derniers ont une façon de consommer différente de leurs aînés. Ils sont aussi à l’origine de nombreuses initiatives. En effet, à travers le monde, des mouvements, des entreprises et même des villes entières se consacrent pleinement à la bio. Alors, pourquoi ne pas faire un tour du monde pour en savoir plus ?

En Europe

En Europe, de plus en plus de jeunes achètent des produits bio, ils représentent même les trois quarts des acheteurs de bio sur cinq marchés européens. Ces derniers achètent bio avec la volonté de trouver des produits éthiques et respectueux de l’environnement. Ils sont attentifs au développement durable et à l’intégrité au sein de la chaîne de production. Cependant, ils trouvent que le marché bio est en général assez cher, ce qui représente un frein dans leur consommation.

En Autriche, par exemple, la demande est croissante avec une augmentation de la consommation de produits bio de 7 % en 2019 par rapport à l’année précédente. Les Autrichiens ont plébiscité les produits bio tels que le lait, les yaourts et les œufs.

En 2018, trois jeunes Français ont créé La Fourche, un magasin bio en ligne. Leur volonté est de rendre accessible le bio au plus grand nombre, avec un engagement écologique. Le site propose des produits en vrac, peu transformés et donc plus sains et respectueux de l’environnement. Avec en prime des produits locaux dont l’empreinte carbone est faible.

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En Amérique

En Amérique, et notamment aux États-Unis, les milléniaux veulent de la transparence de la part des industriels. Ils veulent savoir comment leur nourriture est fabriquée et définissent la nourriture saine comme biologique, naturelle et locale. À Baltimore, plus de la moitié des personnes achetant du bio sont des milléniaux avec des enfants.

Au Mexique, la production locale en produits bio frais satisfait les consommateurs. Ceux-ci sont tout de même réceptifs aux aliments biologiques importés, qui sont surtout des produits transformés.

De plus, les initiatives ne manquent pas sur le continent américain. À Detroit, aux États-Unis, un jardin bio communautaire a vu le jour il y a plusieurs années. Au pied des buildings, les habitants cultivent des petites parcelles bio

De son côté, le Canada, une semaine bio est célébrée chaque année. Celle-ci a pour objectif de mettre en avant les produits et producteurs biologiques à travers le pays.

Enfin, à Cuba, l’agriculture biologique est réputée mondialement. Privée de ressources agricoles par la force des événements historiques, l’île a dû développer des techniques naturelles, donnant des sols très fertiles. Une production bio qui ravit les locaux, qui se fournissent directement chez les producteurs.

En Asie

Du côté de l’Asie, l’état de Sikkim en Inde est totalement bio depuis 2016. Une première en Inde et au niveau mondial. Après avoir banni pesticides et engrais chimiques, l’état a encouragé le développement de pratiques naturelles, comme la fabrication de compost et l’utilisation de pesticides naturels. Après plusieurs années de culture bio, les productions au sein de cet état ont augmenté et les produits sont de meilleure qualité. Depuis, d’autres états et villages ont suivi cette voie. Par exemple, le village de Sissen dans la région d’Arunachal est lui aussi 100 % bio. L’Inde qui n’est pas en reste dans la voie biologique. Vandana Shiva, prix Nobel alternatif en 1993, a fondé Navdanya, qui veut dire « neuf graines ». Ce mouvement, mené par des fermiers et centré sur les femmes et la Terre, promeut la diversité culturelle et œuvre pour la protection de la culture biologique.

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En 2015, tous les yeux se sont tournés vers le Bhoutan, le pays qui souhaite devenir 100 % bio. Pour les bhoutanais, cultiver bio est la normalité. L’état participe activement à cet effort de culture bio en fournissant les éléments nécessaires : graines, engrais naturels, composteurs, etc., et en dispensant des formations. Un effort volontiers partagé par les Bhoutanais, dont 90 % possèdent une terre cultivable, qui y voient une certaine fierté.

En Océanie

En Océanie, le territoire cultivé de façon biologique représente 4,1 %. l’Australie fait figure de leader. En effet, le pays cultive 46 % des parcelles bio du monde. Les ménages australiens sont en demande croissante de produits bio, au même titre que la Nouvelle-Zélande. D’ailleurs, les AMAP sont en progression dans ces deux pays.

De plus, l’Australie est sensible aux produits de beauté biologiques. EcoTan, une entreprise fondée par Sonya Driver, fabrique des crèmes autobronzantes certifiées biologiques par la Organic Food Chain, une association de certification bio reconnue par les autorités gouvernementales australiennes. Une autre jeune femme, Leah Jade, a fondé Organic Beauty Co., qui regroupe une sélection de marques de beauté bio.

Enfin, dans les îles Fiji et notamment sur l’île de Cicia, toute la production de fruits et légumes est bio. Une initiative a permis l’échange, avec la communauté du Pacifique Sud, de variétés d’igname bio contre des ressources énergétiques végétales améliorées. L’île forme également les jeunes des écoles à l’agriculture biologique et à la commercialisation des produits bio.

En Afrique

Sur le territoire Africain, l’agriculture biologique est encore peu développée. Les produits bio sont plébiscités par les jeunes et les étrangers, comme au Maroc, au Kenya ou en Égypte. Néanmoins, le marché bio africain ne se développe que très lentement en raison du coût élevé des produits et du faible pouvoir d’achat de certaines populations.

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Cependant, des initiatives fleurissent sur tout le continent. Au Bénin, le projet Songhaï, au travers de son ambition pour une nouvelle société africaine, promeut la bio-production, la bio-transformation, la bio-énergie et la bio-consommation. L’organisation fondée par Frère Godfrey Nzamujo offre des formations à de jeunes entrepreneurs désireux de reproduire le modèle Songhaï ailleurs.

Snow on top of Mount Kilimanjaro in Amboseli

À Bamako, au Mali, la coopérative « Lakana Sènè » est à l’initiative d’un marché bio hebdomadaire. Les habitudes des consommateurs sont progressivement en train de changer dans ce pays. Les habitants maliens sont de plus en plus sensibles à ces produits de qualité, dont l’offre est encore rare sur le marché.

Pour développer le marché bio du Burkina Faso, l’entreprise Bio Protect essaie de changer les mentalités des burkinabés. Elle propose aux agriculteurs adhérents d’utiliser uniquement des fertilisants biologiques au lieu des produits chimiques. Une façon de modifier les habitudes sur le long terme, en douceur.