Ils ne sont pas beaux, certes, et sont en général rejetés par les grandes surfaces ainsi que par les consommateurs eux-mêmes qui leur préfèrent les exemplaires plus réguliers et esthétiques. C’est un tort pourtant, car les légumes « moches » sont aussi nutritifs que leurs congénères parfaits et ont l’avantage non négligeable de nous faire économiser de l’argent. Découvrez plus en détail quel est le sort réservé à ces aliments non désirés dans le circuit normal de distribution et comment vous pouvez y accéder.

Le règne des légumes parfaits

Avouez-le : quand vous allez aux primeurs, n’avez-vous pas plutôt tendance à choisir les légumes plus lisses, brillants et réguliers ? Mais saviez-vous que ce geste n’est pas sans conséquence sur la chaîne de l’agroalimentaire ? Pour éviter les fruits et légumes invendus, les canaux habituels de distribution stipulent certaines normes de taille, format et couleur dans l’acceptation des aliments. Et si certains des aliments rejetés sont redirigés et utilisés dans la production de sirops, jus et compotes, ceci n’est pas suffisant pour réutiliser les près de 30 % de la production agricole qu’ils représentent.

Un gaspillage alimentaire considérable

Le problème, c’est qu’avec cette dictature normative, près de la moitié des aliments produits chaque année dans le monde part à la poubelle. Jeter de la nourriture est un acte véritablement scandaleux lorsque l’on sait que partout dans le monde des milliards de personnes n’y ont pas accès. Il suffit de se pencher sur les chiffres : nous parlons concrètement de 1,3 million de tonnes d’aliments rejetés par an et de près de 925 millions de personnes qui ont faim. En Europe, ces aliments représentent environ 30 % de la production agricole, ce qui représente un poids considérable sur leurs coûts de production. De quoi nous faire réfléchir.

Parfois la nature propose des créations rigolotes

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Des conséquences néfastes sur l’environnement

Des conséquences éthiques, mais aussi écologiques. Car pour produire tous ces aliments qui finiront à la déchetterie, il faut :

  • Utiliser des ressources naturelles : les terrains, de l’énergie et de l’eau.
  • Dans le cas de l’agriculture intensive, recourir aux engrais et aux pesticides, qui en plus d’exposer les agriculteurs aux produits chimiques finissent par polluer les sols et les cours d’eau.
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De quoi alarmer et nous faire réfléchir à une utilisation plus consciente de ces aliments, d’autant plus que la plupart de leurs défauts sont superficiels et n’affectent pas leur qualité nutritionnelle.

Alors, vous êtes convaincus?

Alors, vous êtes convaincus?

Alors, où se procurer ces aliments ?

Vous trouverez ce type d’aliments moches en dehors des grands circuits de distribution, c’est-à-dire :

  • Directement chez les producteurs.
  • Au marché.
  • Lors des réunions d’AMAP : Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne.
  • Dans les magasins bio.
  • Et aussi si vous contactez les associations locales de promotion et valorisation des fruits et légumes moches.

Récemment, certains supermarchés, dont nous pouvons notamment citer Intermarché, ont pris conscience de leur rôle dans la réduction du gaspillage alimentaire et proposent désormais dans leurs rayons ces aliments, à un prix affiché en général 30 % moins cher que les fruits et légumes dits « standards ». Et en prime, ils peuvent communiquer sur leur image d’enseigne responsable. Un doublé gagnant!

Et vous, vous consommez ce genre de légume?

Gwen