Un soir de février, je suis allée voir la conférence d’Isabelle Filiozat  » comprendre les émotions de l’enfant ». J’étais seule, car je n’avais pas trouvé d’amie disponible pour cette conférence. Une fois dans la file pour entrer, je m’identifie assez facilement au public, des mamans de plus ou moins mon âge qui attendent patiemment de pouvoir franchir l’entrée du centre culturel de Tubize. Je vois quelques hommes, mais ils sont rares, à croire que les émotions, c’est une histoire de mamans… Chose qu’a confirmée Isabelle durant le spectacle, mais ça, c’était il y a 30 ans….

Papa et sa fille

Papa et sa fille

L’introduction d’Isabelle Filliozat

Isabelle Filliozat nous plonge dans le monde des émotions, effectivement, il m’arrive rarement de me poser et de me demander quelles émotions nous et nos enfants traversons et encore moins comment cela peut affecter notre éducation, notre quotidien et nos réactions. Isabelle Filliozat nous explique que les émotions nous permettent de faire des choix rationnels dans la vie. Il est donc important d’être capable de les identifier et de les nommer dès le plus jeune âge. En tant qu’adulte et que parent, il sera aussi essentiel d’accueillir les émotions de nos enfants. 

Isabelle Filliozat explique que si l’enfant rencontre une émotion négative ce n’est pas grave, tout le monde traverse cette étape. Cependant, il y aura un problème s’il n’y a pas de réparation après ce stress. Ainsi, en tant que parent, il serait bon d’identifier la détresse de notre enfant, de l’entendre et de l’aider à se reconstruire. Mais ceci reste assez est complexe, ce n’est pas de l’ordre de l’innée, et restons lucides, nous n’avons pas été éduqués comme cela ! Il faut non seulement accueillir les émotions, mais également pouvoir gérer l’enfant dans son ensemble. Il a été demandé à un grand sportif de suivre la gestuelle et la dynamique d’un enfant de 2 ans, après 2 heures, il était épuisé physiquement. Si l’on ramène cela à notre quotidien, nous sommes souvent seules à devoir gérer un voire 2 enfants. On a besoin d’être plusieurs pour s’occuper de plusieurs enfants, à l’époque, c’était comme cela que ça se passait. Il y avait beaucoup d’adultes qui gravitaient autour de l’enfant, on était une tribu qui s’entraide. Maintenant ce n’est que rarement le cas.

La tribu familiale

La tribu familiale

Que le show commence

C’est du jamais vu ! Isabelle propose à l’audience de se concerter par groupes de 6 et de poser une question précise qui lui tient à cœur. Les questions seront ensuite placées dans un grand saladier et elles seront piochées par Isabelle Filliozat.

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Isabelle Filliozat préconise l‘utilisation libre du dessin pour faire exprimer les émotions des enfants. Si l’enfant ne se livre pas, on peut aussi écouter son silence (et lui dire).  Les enfants ne verbalisent pas autant que les parents souhaitent. Toutefois, il faudra s’inquiéter si l’enfant a difficile à se concentrer, agressif, perd les amis, ect…

De manière générale, ce qui nous aide et réconforte, c’est quand une personne se met en écoute à ce que l’on vit actuellement.

Isabelle nous donne un moyen mnémotechnique afin d’accueillir les émotions : L’acronyme ADMIRER :

1- Accueillir (respirer-construire sa sécurité intérieure, ancrer son bassin), accorder (se mettre à sa hauteur-empathie).

2- Décrire (ce que l’on voit dans son comportement). L’enfant se sent reconnu.

3- Mesurer (on lui demande sur une échelle de 0 à 10 combien c’est difficile).

4- Investiguer ( qu’est-ce qui est le plus dur, le plus mal, on rajoute ‘ le plus’). présuppose que c’est normal que ça fasse mal, mais on donne la permission de ressentir ce qu’il ressent.

5- Reconnaître : les étapes précédentes nous ont permis d’identifier et reconnaître ce qu’il vit. 

6- Expression : outils pour se libérer, papier de journal à déchirer pour récupérer sa puissance. Pour que ce soit moins dur, on se met côte à côté (et non face à face). On pourra utiliser des phrases telles que « raconte-moi à quel point c’est dur, crie, sort ça de toi ! ». Notez qu’une émotion dure quelques secondes, les émotions ça passe, nous traversent.

 7- Résolution : L’enfant donne les idées. On va l’aider en fonction de l’âge. Pour qu’il ait quelque chose, pour qu’il puisse se sentir puissant.

Isabelle Filliozat qui pioche les questions du publique

Isabelle Filliozat qui pioche les questions du public

Les questions du public

  • Un enfant qui se faufile régulièrement dans le lit de ses parents et qui se questionne sur la mort.
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Le fait de dormir dans le lit parental reflète potentiellement d’une insécurité. On discute alors avec l’enfant « Tous les soirs, tu viens dans mon lit, est-ce que c’est lié à quelque chose qui te rend inconfortable ? ». Apparemment, l’enfant semble intrigué par la problématique de la mort. On peut dès lors l’inviter à jouer, par exemple, jouer à la mort… On peut aussi lui donner la permission de se poser la question, »qu’en penses-tu ? ».  Il s’agit de faire parler l’enfant. Il ne s’agit pas de le rassurer, mais plutôt de l’aider à vider son cœur.

  • Comment sortir d’un conflit ?  ‘faire la course d’orteils ‘

Nous dit Isabelle avec des petites étincelles dans les yeux. Elle enlève ses chaussures et nous montre comment elle agrippe le sol avec ses orteils pour avancer. La course va donc impliquer l’ensemble de la famille. La dispute ou colère va ainsi tourner en partie de plaisir 🙂 et en plus, ça détend les chaines musculaires.

  • Si un enfant de 3 ans se comporte mal en collectivité : que peut-on faire ?

On prend l’enfant et on l’éloigne du groupe. On essaye d’identifier où est la source, la cause, du débordement de l’enfant. Il y a certainement un souci dans son cœur. Il est probablement compliqué pour lui de formuler ses demandes.
Peut-être aussi que l’enfant manque de compétences sociales : ‘ quand je te vois tirer les cheveux, je sens que ça ne va pas, viens plutôt vers moi’ 

  • Comment gérer les rivalités frère et sœur : 

L’aîné va se sentir insécure et très en rivalité avec le petit. « Peut-être, tu te dis que je ne t’aime pas autant qu’elle ». Ici aussi, il ne s’agit pas de rassurer, mais de démêler une situation bloquante, de discuter.  « Dis-moi à quel moment tu te sens que je m’occupe plus de lui, tu me le fais savoir, et alors, je m’occuperai de toi aussi ». « Tu sais moi, je t’aime très fort et ça ne me convient pas que tu penses que je t aime plus que ta sœur. Trouvons un geste qui pourrait m’indiquer ce que tu as besoin de moi. »

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Au niveau du petit frère/sœur – On veut faire comme le grand. On va alors écouter les émotions du petit qui se sent à la traîne, qui va faire toujours moins bien. On va écouter et ‘admirer’

J’ai pris ici des exemples qui me parlent dans mon quotidien en tant que maman, il a été abordé des thèmes plus graves, mais le fond reste toujours le même, utiliser la méthode ‘admirer’, être bienveillant et à l’écoute de votre petit et toujours remplis de love 🙂

Admirer !

Admirer !

Je découvre aussi toute une panoplie de livres, je dois avouer que j’en ai acheté 3 à mon retour à la maison. J’avais reçu ‘j’ai tout essayé’ d’une copine quand ma petite Sofia a pointé le bout de son nez, j’avais adoré ce livre, du coup je vous le conseille aussi. 

Quel est le lien avec la famille :

Éduquer le mieux possible mes enfants, les aider à devenir des adultes à l’écoute de leurs émotions, bien dans leur tête. J’essaye pour ce faire de m’armer du mieux que je le peux afin de faire face à une multitude de problématiques et obstacles qui se placent sur mon chemin. Beaucoup d’études ont été faites à ce sujet, je tente de lire, de m’instruire à ce sujet afin que mes enfants soient épanouis. 

Quel est le lien avec le bio :

Pour le coup, pas grand-chose. Néanmoins j’ai acheté un livre d’Isabelle sur la cuisine, on verra ce qu’elle raconte. Peut-être que je ferai un article où il y aura un lien évident entre les enseignements d’Isabelle Filliozat et faire manger des légumes bio à mes enfants 😉